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Par la sur-information, Thomas Hirschhorn entend dénoncer la déflation du sens et l’incapacité à circonscrire le réel sans pourtant proposer un éclairage différent ou un point de vue personnel. S’il le garde de toute interprétation c’est pour garantir aux spectateurs la garantie de multiples lectures. Par contre, il met littéralement en forme des liens, matérialisés par exemple par des cordons en papier aluminium, comme contrepartie à l’impression de fragmentation que donnent les mass media que reflètent ses travaux.. « Je veux créer une œuvre, dit-il, un circuit où tout est connecté, et je veux relier ce qui n’est pas reliable. »— ou au moins, ce qui n’a pas de liens visibles — tout en contestant la rhétorique de la globalisation.
La dialectique présence/absence habite son travail comme ceux de Sekula et de Jaar, mais c´est à cause de leur qualité de prolifération que ses sculptures se refusent à une appréhension homogène, qu´elles créent des trous dans la visibilité et qu´elles pointent la nature partielle et morcelante de toute représentation. « Je n’ai pas besoin de clarté, renchérit-il. Je veux travailler avec l’opacité du monde, je veux faire un travail avec lequel, dans lequel, sa complexité, sa densité, son incompréhensibilité reflète la réalité. » Il appartient à chacun de s’impliquer, d’élaborer son propre système de connexions. L’engagement est celui du spectateur autant que celui de l’artiste. Pour lui, « travailler politiquement » consiste précisément à créer des liens, des espaces de pensées, à résister aux discours dominants, à réinventer les relations de l’œuvre et du musée avec les publics… Ses interventions résistent à la description.
Pour les artistes qui travaillent sur la notion de réseaux, il y aurait beaucoup à dire sur les diverses attitudes vis à vis du Web : de son appropriation par Jaar, de la résistance de Sekula, des diverses utilisations critiques de Hirchhorn.
Commentaire posté par le collectif art engagé, aujourd’hui à 20h52 Les formes contemporaines de l’art engagé, La Lettre volée, 2007. books.google.com/books?id=inNzGQAACAAJ&dq
- Baudrillard a affirmé que dans notre société actuelle, le simulacre ait remplacé l’original, ainsi que dans une nouvelle de Borges la carte de l’Empire se substituait au territoire lui-même. Baudrillard a éprouvé, en particulier dans les années 1990, ses théories à l’aune, non pas du réel puisque celui-ci a disparu, mais des événements médiatiques successifs. Ainsi, dans son livre La Guerre du Golfe n’aura pas lieu, il écrit que le simulacre de la guerre a précédé le conflit réel. Bien qu’il ait été lourdement attaqué, aussi bien au sein du système universitaire français que par des auteurs se posant en défenseur de l’héritage des Lumières, l’analyse de Baudrillard n’annihile pas pour autant, malgré ses apparences, toute notion de réalité ou de politique. On a pu ainsi le qualifier « d’apolitique » voire de « réactionnaire ». Pourtant, il écrivait, dès Simulacres et simulation, que la simulation précède le réel, possédant ainsi une valeur productrice. En aucun cas cela signifie-t-il donc que ce que nous avons coutume d’appeler « le réel » ne possède plus aucune valeur et que Baudrillard se soit fourvoyé dans une sorte de nihilisme ou de cynisme conservateur. En utilisant cette ligne du raisonnement, Baudrillard en vient à caractériser l’époque actuelle — en poursuivant et en modifiant radicalement la critique de l’ idéologie de Ludwig Feuerbach et celle de La société du spectacle de Guy Debord — en tant que « hyper-réalité » où le vrai en vient à être effacé ou remplacé par les signes de son existence. Une telle affirmation — celle pour laquelle Baudrillard a le plus contribué et a été le plus lourdement critiqué — est typique des « stratégies fatales » consistant à formuler des théories sur le monde social, au delà d’elles-mêmes, à travers le langage. De même plutôt que d'argumenter — d'une façon semblable à Susan Sontag dans son livre Sur la photographie — que la notion de la réalité a été embrouillée par la profusion de ses images, Baudrillard en est venu à affirmer que : « le réel n'existe plus ». Ce faisant Baudrillard caractérisa, dans Le crime parfait, son défi philosophique comme n'étant plus la question de Leibniz « Pourquoi y a-t-il quelque chose plutôt que rien ?», mais plutôt : « Pourquoi y a-t-il rien plutôt que quelque chose ? [lire aussi le commentaire 3 de l'article 06]
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This performative space is indeed about social agency — the ability of individuals and communities to effect changes that matter, to exert influence, to be represented, to be the agents at the root of the creation of values and goods. Radical distinctions between real world and virtual world, between reality and representation are secondary matters, because we have always lived in mixed realities constituted by imagination. Our individuality has always been negotiated in terms of others — we are our relationships with others. For as long as we have been human we have presented avatars to the world, proferred representations of ourselves, memories of who we were, stories of what we are, dreams of what we could be, worlds that we might build together.
Commentaire posté par Michael Shanks, aujourd’hui à 21h07 Video as Social Agent, September 2008 www.tate.org.uk/intermediaart/video_as_social_agent.shtm
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Companies like IBM predict that within the next decade online worlds will expand massively from entertainment into many aspects of everyday life like shopping, education, government and business. They are sometimes seen as «virtual» worlds or simulations, in contrast to the «real» world. These three works commissioned by the Tate explore the crucial issues in this evolution of media and show that what is at stake is much more than a new variation on an old distinction between the real world and images or representations.
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Un romantisme critique. C’est abusivement que le numérique devient une métaphore que plusieurs prennet à la lettre, celle d’un univers virtuel, un cyberspace, un monde parallèle néo-romantique, où nous évolurions en apesanteur, et qu’on prétend être un simulacre plus réel que le monde réel. Beaucoup y investissent leurs espoirs les plus angéliques, d’autres y trouvent une compensation euphorique à la misère d’ici-bas. Et s’il est vrai que la densité ontologique du réel s’evalue à la quantité d’informations que nous en avons, le simulacre numérique du monde que nous programmons aujourd’hui est plus réel que le plancher des vaches, parce que sa réalité même devient une somme gigantesque d’informatios et de systèmes de gestion de ces informations. (...) Irréalisme, naïveté et simplisme face à la compléxité de la vie et du réel sont le revers de la médaille de la culture d’innovation numérique, qui peuvent en ruiner les vertus.
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Par la sur-information, Thomas Hirschhorn entend dénoncer la déflation du sens et l’incapacité à circonscrire le réel sans pourtant proposer un éclairage différent ou un point de vue personnel. S’il le garde de toute interprétation c’est pour garantir aux spectateurs la garantie de multiples lectures. Par contre, il met littéralement en forme des liens, matérialisés par exemple par des cordons en papier aluminium, comme contrepartie à l’impression de fragmentation que donnent les mass media que reflètent ses travaux.. « Je veux créer une œuvre, dit-il, un circuit où tout est connecté, et je veux relier ce qui n’est pas reliable. »— ou au moins, ce qui n’a pas de liens visibles — tout en contestant la rhétorique de la globalisation.
La dialectique présence/absence habite son travail comme ceux de Sekula et de Jaar, mais c´est à cause de leur qualité de prolifération que ses sculptures se refusent à une appréhension homogène, qu´elles créent des trous dans la visibilité et qu´elles pointent la nature partielle et morcelante de toute représentation. « Je n’ai pas besoin de clarté, renchérit-il. Je veux travailler avec l’opacité du monde, je veux faire un travail avec lequel, dans lequel, sa complexité, sa densité, son incompréhensibilité reflète la réalité. » Il appartient à chacun de s’impliquer, d’élaborer son propre système de connexions. L’engagement est celui du spectateur autant que celui de l’artiste. Pour lui, « travailler politiquement » consiste précisément à créer des liens, des espaces de pensées, à résister aux discours dominants, à réinventer les relations de l’œuvre et du musée avec les publics… Ses interventions résistent à la description.
Pour les artistes qui travaillent sur la notion de réseaux, il y aurait beaucoup à dire sur les diverses attitudes vis à vis du Web : de son appropriation par Jaar, de la résistance de Sekula, des diverses utilisations critiques de Hirchhorn.
Commentaire posté par le collectif art engagé, aujourd’hui à 20h52
Les formes contemporaines de l’art engagé, La Lettre volée, 2007.
books.google.com/books?id=inNzGQAACAAJ&dq
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Baudrillard a affirmé que dans notre société actuelle, le simulacre ait remplacé l’original, ainsi que dans une nouvelle de Borges la carte de l’Empire se substituait au territoire lui-même. Baudrillard a éprouvé, en particulier dans les années 1990, ses théories à l’aune, non pas du réel puisque celui-ci a disparu, mais des événements médiatiques successifs. Ainsi, dans son livre La Guerre du Golfe n’aura pas lieu, il écrit que le simulacre de la guerre a précédé le conflit réel. Bien qu’il ait été lourdement attaqué, aussi bien au sein du système universitaire français que par des auteurs se posant en défenseur de l’héritage des Lumières, l’analyse de Baudrillard n’annihile pas pour autant, malgré ses apparences, toute notion de réalité ou de politique. On a pu ainsi le qualifier « d’apolitique » voire de « réactionnaire ». Pourtant, il écrivait, dès Simulacres et simulation, que la simulation précède le réel, possédant ainsi une valeur productrice. En aucun cas cela signifie-t-il donc que ce que nous avons coutume d’appeler « le réel » ne possède plus aucune valeur et que Baudrillard se soit fourvoyé dans une sorte de nihilisme ou de cynisme conservateur. En utilisant cette ligne du raisonnement, Baudrillard en vient à caractériser l’époque actuelle — en poursuivant et en modifiant radicalement la critique de l’ idéologie de Ludwig Feuerbach et celle de La société du spectacle de Guy Debord — en tant que « hyper-réalité » où le vrai en vient à être effacé ou remplacé par les signes de son existence. Une telle affirmation — celle pour laquelle Baudrillard a le plus contribué et a été le plus lourdement critiqué — est typique des « stratégies fatales » consistant à formuler des théories sur le monde social, au delà d’elles-mêmes, à travers le langage. De même plutôt que d'argumenter — d'une façon semblable à Susan Sontag dans son livre Sur la photographie — que la notion de la réalité a été embrouillée par la profusion de ses images, Baudrillard en est venu à affirmer que : « le réel n'existe plus ». Ce faisant Baudrillard caractérisa, dans Le crime parfait, son défi philosophique comme n'étant plus la question de Leibniz « Pourquoi y a-t-il quelque chose plutôt que rien ?», mais plutôt : « Pourquoi y a-t-il rien plutôt que quelque chose ? [lire aussi le commentaire 3 de l'article 06]
Commentaire posté par Wikipedia aujourd’hui à 21h03
fr.wikipedia.org/wiki/Baudrillard
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This performative space is indeed about social agency — the ability of individuals and communities to effect changes that matter, to exert influence, to be represented, to be the agents at the root of the creation of values and goods. Radical distinctions between real world and virtual world, between reality and representation are secondary matters, because we have always lived in mixed realities constituted by imagination. Our individuality has always been negotiated in terms of others — we are our relationships with others. For as long as we have been human we have presented avatars to the world, proferred representations of ourselves, memories of who we were, stories of what we are, dreams of what we could be, worlds that we might build together.
Commentaire posté par Michael Shanks, aujourd’hui à 21h07
Video as Social Agent, September 2008
www.tate.org.uk/intermediaart/video_as_social_agent.shtm
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Companies like IBM predict that within the next decade online worlds will expand massively from entertainment into many aspects of everyday life like shopping, education, government and business. They are sometimes seen as «virtual» worlds or simulations, in contrast to the «real» world. These three works commissioned by the Tate explore the crucial issues in this evolution of media and show that what is at stake is much more than a new variation on an old distinction between the real world and images or representations.
Commentaire posté par Michael Shanks, aujourd’hui à 21h09
Video as Social Agent, September 2008
www.tate.org.uk/intermediaart/video_as_social_agent.shtm
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Un romantisme critique. C’est abusivement que le numérique devient une métaphore que plusieurs prennet à la lettre, celle d’un univers virtuel, un cyberspace, un monde parallèle néo-romantique, où nous évolurions en apesanteur, et qu’on prétend être un simulacre plus réel que le monde réel. Beaucoup y investissent leurs espoirs les plus angéliques, d’autres y trouvent une compensation euphorique à la misère d’ici-bas. Et s’il est vrai que la densité ontologique du réel s’evalue à la quantité d’informations que nous en avons, le simulacre numérique du monde que nous programmons aujourd’hui est plus réel que le plancher des vaches, parce que sa réalité même devient une somme gigantesque d’informatios et de systèmes de gestion de ces informations. (...) Irréalisme, naïveté et simplisme face à la compléxité de la vie et du réel sont le revers de la médaille de la culture d’innovation numérique, qui peuvent en ruiner les vertus.
Commentaire posté par Hervé Fischer aujourd’hui à 21h12
Le romantisme numérique, Fides, Musée de la civilisation, 2002.
books.google.com/books?id=z6JJAQAACAAJ&dq=le+romantisme+numérique